« Le burnout permet une externalisation de responsabilité : puisqu’il est socialement et médiatiquement véhiculé comme résultant du travail, je n’apparais plus comme le responsable de ma situation, mais comme la victime d’un coupable externe socialement désigné«
La lourdeur des textes juridiques sur le télétravail contribuait à le rendre difficile à mettre en place légalement.
L’ordonnance du 22 septembre 2017 dépoussière cette règlementation et la rend accessible au plus grand nombre.
Après le burn-out ou syndrome d’épuisement professionnel, voici le bore-out qui serait lui un syndrome d’épuisement professionnel résultant de »l’ennui au travail ».
Serait-ce là une nouvelle pathologie ?
Ou encore une nouvelle injonction faite à l’entreprise : le salarié ne doit pas »s’ennuyer ».
Pourra-t’on demain poursuive son employeur aux prud’hommes pour ennui au travail ?
La simple formulation de ce »syndrome » doit en tout cas nous interroger sur les mutations du travail et plus largement sur la place du travail dans la société.
(Avis de tempête sur les offices de tourisme 2)
Les offices de tourisme doivent articuler leur activité la plus emblématique pour le grand public (accueil, information, renseignement et conseil touristique) avec leurs »nouvelles » fonctions d’agence de développement économique et/ou territorial au service d’une collectivité territoriale soumise à des contraintes financières importantes.
Ébranlés par l’impact de la révolution numérique, ils subissent également de plein fouet les conséquence de la loi NOTRe qui impose à bon nombre d’entre eux à se regrouper à marche forcée, pour épouser les contours des nouvelles intercommunalités.
Triple chantier que de :
- devoir se restructurer à (très) court terme,
- se refonder à moyen / long terme
- faire évoluer équipes, pratiques et compétences dans l’entre deux.
Dans ce contexte :
- Comment faire vite, ce qui devrait prendre du temps ?
- Comment être prêt à répondre à des demandes dont les commanditaires ignorent souvent encore tout ?
- Comment commencer à agir sans paraître forcer la main du commanditaire ?
- Comment articuler les enjeux d’acteurs de plus en plus nombreux alors que sa tutelle n’est pas encore en capacité de jouer son rôle d’arbitre ?
Petite analyse des problématiques…
Au sein du Cabinet Orizon, nous constatons souvent que la reconnaissance est l’un des problèmes majeurs des organismes où nous intervenons.
Une étude(*) récente auprès de DRH conforte cette observation de terrain. Les DRH interrogés pointent que la politique de reconnaissance de leur entreprise n’est pas satisfaisante (54%).
Plus intéressant, ils font le constat que la reconnaissance est trop majoritairement fondée sur l’atteinte des résultats. Lorsque ces résultats ne sont pas atteints, elle prend rarement en compte l’investissement des collaborateurs, même lorsque la non atteinte de ces résultats résulte de causes qui leur échappent…
A méditer !
Il y a encore huit ans, les Offices de Tourisme et leurs collaborateurs pouvaient vivre tranquillement dans un univers stable et sécurisant.
Bien sûr, quelques Cassandre pouvaient pointer que tout n’était pas si rose, que des nuages s’accumulaient au loin… Bien sûr, quelques précurseurs se préoccupaient déjà du monde d’après…
Mais qui aurait pu prévoir qu’en si peu de temps ces structures devraient subir un tel déchaînement des éléments ?
Révolution numérique, impact des contraintes financières des collectivités qui les financent et aujourd’hui loi NOTRe… obligent tout à la fois à une redéfinition des missions, à une évolution des processus et des pratiques professionnelles et à une refondation juridique et institutionnelle à travers des fusions, des mutualisations, des mises en réseaux…
Autant de questions qui placent les organismes de tourisme dans la contradiction d’agir dans le court terme sur des sujets qui impliquent le moyen et le long terme…
Avis de tempête !
(Les mutations du travail 2)
Lors de la révolution industrielle, Henry FORD se demandait pourquoi chaque fois qu’il demandait une paire de bras, il y avait un cerveau qui venait avec (« Why is it every time I ask for a pair of hands, they come with a brain attached ? ») !

Au cours de son histoire, le management ne s’est pas construit sur la confiance au sein des grandes entreprises (Voir l’article : « Manager par la confiance ? ») : division, standardisation, »procéduralisation » du travail ont réduit l’autonomie des acteurs, parfois jusqu’à en faire des quasi-automates…
Alors, le management, système de domination ?


On pourrait croire cette citation issue d’un cadre de (presque) n’importe quelle grande entreprise… mais auriez-vous spontanément pensé au FBI ?
L’émergence du management est généralement associée à la révolution industrielle et au développement de l’industrie… mais saviez-vous que l’on employait avant cela le mot management dans l’agriculture, le soin médical de la mère ou du nourrisson, l’administration d’un foyer (dans laquelle le manageur est une ménagère !) ou la direction d’une école ?
Dans »Le maniement des hommes, essai sur la rationalité managériale » Thibault LE TEXIER nous montre comment les ingénieurs de la révolution industrielle appliquant les principes du management à l’industrie et aux hommes l’ont progressivement transformé dans sa nature, pour aboutir au management que nous connaissons aujourd’hui.
Quelques idées à retenir…