Selon la psychologue du travail Lise GAIGNARD, citée par Margherita NASI dans un article du Monde daté du 24 janvier 2016, le changement le plus frappant dans le monde du travail en France n’est pas la transformation des modes de management, maisl’individualisation et l’intériorisation des souffrances au travail. (« Lorsque l’on est victime d’une injustice épouvantable au travail… on demande à aller chez le psy ! »). 

Selon elle, la parution de deux ouvrages à succès, en 1998, marque le point de départ de cette déviance : Souffrance en France de Christophe DEJOURS et Le Harcèlement moral de Marie-France HIRIGOYEN.

En concentrant le regard sur la  »victime », et éventuellement sur son  »bourreau », on exonère de fait l’organisation :  »pendant qu’on consulte sur les risques psychosociaux, on ne s’interroge pas sur les modalités de production ».

Les risques psychosociaux transforment un problème de travail en problème de santé.

 

Il ne s’agit ni de nier la souffrance au travail, ni ses conséquences sur la santé des salariés, mais de remonter jusqu’à l’origine de ces maux.

Selon Margherita Nasi,   »le cœur du problème est ailleurs. Il se trouve dans l’impossibilité du travail bien fait. Des personnes qui souhaitent travailler dans les règles de l’art se heurtent à des organisations qui sacrifient la qualité du travail, dans tous les secteurs : l’industrie, les services ou encore le milieu universitaire. Ces conflits de critères refoulés viennent s’enkyster dans le corps et la tête de chacun.

Le problème devient alors personnel, mais il est politique dans ses causes, tout comme dans ses conséquences. »

En savoir plus :  »Souffrance au travail : oubliez le psychologue ! » par Margherita NASI – Le Monde daté du 24 janvier 2016

2016-01-20_10h49_39Faut-il opposer « l’entreprise libérée » (bottom up) à la traditionnelle entreprise directive (top down) ?

Pourquoi, malgré toutes les critiques qui lui sont adressées, l’entreprise directive reste-t-elle la norme ?

Peut-être, d’une part parce que les dirigeants plébiscitent le mode directif, et d’autre part par le manque d’efficacité du management participatif…

Dans un article de Métis du 18 janvier 2016, David ASKIENAZY et Antoine des MAZERY explorent cette question.

Vous connaissez tous l’absentéisme, mais connaissez-vous le présentéisme ? Selon Roger LETIENNE, le présentéisme coûterait plus cher que l’absentéisme.

« Compétitivité, pression productive ou effets de la crise sur les salariés, tout aujourd’hui concourt à faire augmenter un phénomène de « présentéisme » dans les entreprises françaises. Par « présentéisme », nous entendons la situation d’un salarié qui est présent sur son lieu de travail, alors que son état, physique ou psychique, ou sa motivation ne lui permet pas d’être pleinement productif (…).

« Les MOOC participent à la diversification des modes d’acquisition des compétences: coaching, serious games, classes virtuelles, groupes de professionnalisation, communautés d’apprentissage, co-développement, mises en situation apprenantes… Avec l’extension du numérique, ces différentes modalités peuvent se combiner et s’articuler (…).

Le blended learning combinant les formations en groupe (présentiel), l’auto-formation et le e-learning ne sont déjà plus la panacée. L’innovation pédagogique, à l’heure du numérique, repose sur le triptyque : présentiel, distanciel et expérientiel au poste de travail. C’est l’interaction entre ces trois modalités qui rend la pédagogie efficace (…). »

Martin RICHER, consultant en Responsabilité sociale des entreprises dans un article du site Medis intitulé :  »Et si nous arrêtions de nous moquer des MOOC ? » daté du 29 Septembre 2015.

La génération Y est-elle aussi particulière qu’on l’affirme généralement ou est-elle simplement représentative d’un monde en changement ?

2015-09-10_17h15_35« L’hypothèse selon laquelle certaines générations se caractériseraient par des comportements et des attitudes au travail fondamentalement dissemblables des autres générations semble une évidence pour de nombreux intervenants et spécialistes de la gestion des ressources humaines […]. Selon ce modèle de raisonnement, l’intégration des nouveaux arrivants dans l’entreprise révélerait des problèmes de comportements : manque d’aptitude à l’effort, exigence de reconnaissance immédiate sans avoir fait ses preuves, méfiance face aux codes régissant l’entreprise, goût pour le temps libre, usage immodéré des nouvelles technologies et des réseaux sociaux, etc. Une véritable fracture générationnelle est proclamée qui serait alimentée tant par des transformations sociétales – la perte de l’autorité – que par les exigences de flexibilité et de fluidité qui caractériseraient aujourd’hui le monde de l’entreprise. Que faire face à cette situation ?

Aujourd’hui, un grand nombre d’observateurs dénoncent la dégradation des conditions de vie au travail et l’augmentation des risques psychosociaux (RPS). Parallèlement, des chercheurs, des consultants et des dirigeants d’entreprises ou d’organisations publiques s’interrogent : est-il judicieux de réduire (voire de supprimer) les hiérarchies et d’aller vers des organisations plus horizontales ? Dans un entretien pour L’OBS, l’économiste Daniel COHEN met en relation ces deux problématiques à travers les promesses (non tenues) du passage de la société industrielle à la société postindustrielle.

Petit rappel de la loi du 5 mars 2014 qui impose à tous les employeurs de droit privé la mise en place d’un entretien professionnel avec ses salariés…

Etes vous prêt ?

Article L6315-1 du code du travail :

« I. ― A l’occasion de son embauche, le salarié est informé qu’il bénéficie tous les deux ans d’un entretien professionnel avec son employeur consacré à ses perspectives d’évolution professionnelle, notamment en termes de qualifications et d’emploi.  Cet entretien ne porte pas sur l’évaluation du travail du salarié.