« Les recruteurs pensent également qu’en prédéfinissant précisément les compétences requises puis en additionnant les procédures, les tests, les entretiens ils vont mettre à distance leur subjectivité et favoriser l’équité entre candidats. Mais c’est un leurre. »

« Il s’agit toujours de la même vieille lune qui consiste à croire qu’on pourrait cerner des compétences substantielles, mesurables, stables. Or ces croyances sont mises à mal par l’ergonomie, les sciences du travail, les sciences cognitives. On sait désormais que les compétences sont avant tout «Situées», c’est-à-dire collectives, distribuées entre les individus et leur environnement, et évolutives. Il n’est pas possible de prédire la réussite professionnelle dans ces conditions, et a fortiori dans une situation de recrutement où les compétences sont appréhendées hors contexte. »

 » Un recrutement est toujours une opération incertaine, pleine d’aléas. Sur le plan scientifique, il n’est pas possible d’affirmer que la personne que vous avez retenue est meilleure que celles que vous avez éliminées. »

Extrait de l’article d’Emmanuelle Marchal :  » il n’est pas possible de prédire la réussite d’un recrutement » dans Liaisons Sociales Magazine n° 172 de mai 2016.

Manager les compétences ?

Episode 2 : Qu’est-ce qu’être compétent – la compétence comme système d’évaluation

La compétence est  un état qui définit celui qui a fourni le travail. Telle personne est compétente, telle personne est plus compétente que telle autre, telle personne n’est pas compétente…

Mais si elle est un état, la compétence n’est pas un état intrinsèque à la personne : c’est un état qui lui est assigné par un tiers observateur de l’action. Parler de la compétence comme état, c’est donc parler d’un processus d’évaluation par lequel l’évaluateur attribue à l’évalué un niveau de compétence.

 

Manager les compétences ?

 Episode 1 : De l’opérateur de production au conducteur de chaîne !

Tout d’abord, le terrain de jeu ! Projetons-nous donc au sein de l’atelier d’une usine industrielle…
Le taylorisme et ses différents avatars ont décortiqué le travail au point de déposséder (presque) entièrement  l’agent de production de ce que l’on appellerait aujourd’hui sa compétence.

Mais voilà qu’au cours du XXème, les automates et autres robots remplacent de plus en plus les opérateurs de production. Ces derniers, d’opérateurs, deviennent des conducteurs de chaine.

La notion de compétence peut apparaître. Une révolution des pensées est en marche, pour le meilleur et pour le pire, et elle est loin de ne concerner que l’usine…

De quoi parle-t-on ?

Introduction

Intellectuellement stimulante, l’idée d’anticiper les besoins futurs en compétences, tout en proposant à chacun un parcours individualisé d’évolution professionnelle, ne pouvait que séduire les professionnels des ressources humaines et leurs conseils… et faire naître quelques fantasmes chez les dirigeants…

Dans cette nouvelle série thématique, nous allons explorer ce nouveau territoire que constitue le management des compétences en dénouant fantasmes et difficultés pour en proposer une approche pratique et pragmatique !