Manager les compétences ?
Episode 2 : Qu’est-ce qu’être compétent – la compétence comme système d’évaluation
La compétence est un état qui définit celui qui a fourni le travail. Telle personne est compétente, telle personne est plus compétente que telle autre, telle personne n’est pas compétente…
Mais si elle est un état, la compétence n’est pas un état intrinsèque à la personne : c’est un état qui lui est assigné par un tiers observateur de l’action. Parler de la compétence comme état, c’est donc parler d’un processus d’évaluation par lequel l’évaluateur attribue à l’évalué un niveau de compétence.
Manager les compétences ?
Episode 2 : Qu’Est-ce qu’être compétent – la compétence comme système d’évaluation
Dans « Émergence du concept de compétence« nous avons relevé que « confrontées à une situation de travail donnée, deux personnes que rien ne distingue professionnellement à priori (elles ont la même qualification) ne réagissent pas tout à fait de la même façon et que cela peut se traduire dans le résultat de l’action par une plus ou moins grande satisfaction de chacune des personnes intéressées par ces actions (le chef, les collègues, les clients…) ».
Nous sous-entendions dans cette phrase que la satisfaction des parties intéressées (le chef et/ou les collègues et/ou les clients) définit la compétence :
- si je satisfais ces parties intéressées, je suis compétent ;
- si je ne les satisfais pas, je ne suis pas compétent ;
- si je les satisfais plus que mon collègue je suis plus compétent que lui (et vice versa bien sûr !).
Dans ce cadre, la compétence est un état qui définit celui qui a fourni le travail. Telle personne est compétente, telle personne est plus compétente que telle autre, telle personne n’est pas compétente…
Mais si elle est un état, la compétence n’est pas un état intrinsèque à la personne : c’est un état qui lui est assigné par un tiers observateur de l’action. C ‘est le chef, le collègue, le client qui définit la personne comme plus ou moins compétente. La définition d’un état ou d’un niveau de compétence relève donc d’une procédure d’évaluation au cours de laquelle l’évaluateur (le chef, le collègue, le client) attribue un niveau de compétence à l’évalué (la personne dont le travail est observé).
Parler de la compétence comme état, c’est donc parler d’un processus d’évaluation par lequel l’évaluateur attribue à l’évalué un niveau de compétence.
Ainsi, parler de compétence, ce n’est pas parler d’une personne isolée, mais d’un système comprenant au minimum deux acteurs : la personne qui agit (celle à qui l’on attribue une plus ou moins grande compétence) et un observateur évaluateur qui définit le niveau de cette compétence.
Sur quelles bases cet observateur fonde-t-il son évaluation ? Généralement, sur sa représentation personnelle à un instant donné du travail de la personne évaluée ou des résultats qui découlent de l’action.
Comme toute évaluation, celle-ci est subjective, mais dans notre cas, elle l’est d’autant qu’elle ne se fonde que rarement sur un référentiel préalablement défini (et connu par l’évalué). Pire, l’évaluateur n’a que rarement conscience de procéder à une évaluation, persuadé qu’il se livre à une observation factuelle.
En illustration, on pourra voir à travers l’histoire de Nicole comment une chute de cheval finit par avoir une influence sur la compétence qui lui est reconnue ou encore, avec l’histoire de Brigitte (à paraître prochainement), comment un changement de directeur a la même incidence…
A suivre…
Denis CHAUMAT
Horizon Management 